MACHU PICCHU ET VINICUNCA

Jeudi 20 juillet : Levée à 4h00 pour entamer l'ascension du machu picchu. On est épuisées de la journée d'hier, mais on se motive comme on peut. Habillées, chaussées, on embarque pour les 1h30 de marche faisant partie des plus éprouvantes de notre vie. Sur le chemin on croise plein de touristes, certains attendant le bus, d'autres marchant avec nous. Tous dans la même galère ! On arrive à la porte d'entrée menant aux marches du machu picchu, il y a une queue immense. On attend 20 minutes avant de passer le premier contrôle de billets. Et c'est parti. Le chemin est très raide, les marches sont hautes et en pierre (construites de manière aléatoire, qu'on se le dise). Avec 7 heures de sommeil et la marche de la veille dans les rotules, la montée est très compliquée.
Mais heureusement le mental est avec nous. L'idée d'être en route vers l'une des 7 merveilles du monde doit aider. On fait énormément de pauses, on a mal, mais les pieds marchent tout seul. On boit, on s'arrête, on marche. Les derniers mètres ne sont pas évidents, mais on fini par arriver devant l'entrée de la cité perdue des incas. Il est 7h00, le machu picchu s'éveille doucement sous la brume. On est perdues dans les nuages mais on arrive à distinguer les terrasses et les ruines. On décide de faire le tour du site en attendant que le soleil se lève et que le panorama se dégage. On est déjà éblouies par ce que l'on voit. Même perdue dans les nuages, la cité nous dévoile sa splendeur. On se pose sur des rochers pour admirer les nuages et se renseigner sur le site. C'est comme ça qu'on apprend que le machu picchu fut découvert par Hiram Bingham le 24 juillet 1911. Néanmoins, au 18 ème siècle, des aventuriers, des fermiers et deux cartographes connaissaient déjà l'existance de la cité. Elle était mentionnée avec exactitude sur des cartes par ces deux derniers. Alors, le machu picchu, qu'est ce que c'est ? Le machu picchu était une cité éloignée du pouvoir central. Le neuvième empereur inca Pachacútec serait à l'origine de sa construction. Il est estimé que 100 personnes environ vivaient là bas. La cité est une ville inachevée. Pourquoi ? D'après les informations recueillies, les incas abandonnèrent la cité de peur qu'elle tombe sous les mains des envahisseurs espagnols. Quand ils ont appris la chute de Cusco en 1534 et les agissements des espagnols, les habitants auraient décidé de partir de la ville, par peur d'une attaque. Bien sûr, toutes ses informations ne sont que des suppositions réalisées par des chercheurs et archéologues. La splendeur du machu picchu fut victime de son succès touristique. Il en découle que le machu picchu a été classé au patrimoine de l'humanité par l'unesco en 1983, et un suivi renforcé de la cité fut mis en place pour éviter les dégradations. Nb : le site est à 2430 m d'altitude. Heureusement que le passage par Cusco avec ses 3400 mètres d'altitude quelques jours avant nous avait déjà mis en canne (voir journée du 16/17 juillet). Après ce petit point culture, on découvre la cité avec le levé du soleil. On en a plein les yeux. On ne cesse de se répéter la chance qu'on a d'avoir vu ça. C'est les yeux et le cœur bien remplis qu'on entame la descente des marches, après avoir tamponné notre passeport avec le cigle du machu picchu ! La descente est plus facile, mais l'idée des deux heures et demi de route pour rejoindre hydroelectrica nous dépite un peu. De toute manière on a pas le choix, arrivées à l'auberge on met nos shorts, on récupère nos sacs, on achète de quoi remplir nos gourdes d'eau (l'eau n'est pas potable au Pérou), des sandwichs et vamos ! On fait bien attention de bien manger cette fois ci, la chute de Sara nous ayant un peu refroidies la veille. On ne va pas vous mentir, on a super mal, aux pieds, au dos (le sac de 10 kilos...), partout en fait. Mais les jambes avancent toutes seules, heureusement. Après 2h de route on tombe sur un bistro au bord de la voie de chemin de fer qui vend ses tiquets de bus pour revenir à Cusco, 45 soles. N'ayant absolument pas prévu la manière dont on allait rentrer à cusco on saute sur l'occasion. Le temps que le chauffeur soit prêt on attend, je me pose et me bloque dans un hamac, (Lucie est obligée de m'aider à me relever pour partir, pas pratique les hamacs) et les filles dans des chaises longues. Le bus part, il nous reste 5 heures de route. Nous arrivons vers 23h à l'auberge et nous sautons dans nos lits, parce que demain, c'est vinicunca : les montagnes colorées. L'agence vient nous chercher à 3 heures du matin. Allez, à demain !
Alice


Vendredi 21 jeuillet : Comme prévu c'est à 2h30 du matin avec seulement 3h de sommeil que nous nous levons. Le van qui nous amène à Vinicunca vient nous chercher à 3h devant l'auberge. Impossible de se doucher ou de se laver les dents car il n'y a pas d'eau. Dans le van tout le monde s'endort rapidement bien que la piste de montagne est, encore une fois, très chaotique et très étroite. Vers 7h nous nous arrêtons dans une communauté pour prendre le petit déjeuné: café, thé, pain pita avec du beurre et de la confiture, et oeuf frit. Un régal. Alice commence déjà à se sentir mal et n'avalle pas grand chose. Les guides en profite pour faire un briefing avant le départ. Nous montons tout de même à 5000 m d'altitude et le manque d'oxygène peut vite se faire sentir. L'équipe est constitué de guides et d'un médecin ainsi que d'une ambulance. On se sent bien encadrés. Aprés 1h de bus de plus nous arrivons à l'entrée du chemin . Un de nos guides nous donne à tous une dose d'oxygène liquide avant le départ (préparation à base de plantes médicinales). Nous pouvons louer des chevaux pour une bonne partie de l'ascension mais on décide de monter à pieds malgrès notre fatigue. L'ascension est vraiment très difficile, on n'en voit pas le bout. A ce moment là tout se joue au mental pour venir à bout de ces 3h de montée. Vers la fin j'ai la tête qui tourne et je reprend une bouffée d'oxygène liquide. Arrivées enfin en haut le paysage est magnifique . La montagne colorée qui porte bien son nom offre un panorama multicolore dans cette ancienne vallée glaciaire. Avec le réchauffement climatique le glacier à reculé mettant à jour des strates géologiques constituées de différents minéraux créant c'est couleurs étonnantes. Vert pour le cuivre, rouge et ocre pour le fer, jaune pour le souffre etc... Ce lieux est ouvert depuis seulement quelques mois aux touristes et n'est d'ailleurs pas mentionné sur le Routard. Là haut à 5 000 m il fait froid et venteux mais le payasage est magnifique. Sur la redescente Alice se sent mal et s'arrête pour vomir. Une guide lui fricsionne le visage et les cheveux avec une solution à base d'herbes. Remède Péruvien. Nous retournons manger dans la communauté, une soupe de quinoa bien chaude et du riz avec du poulet. Alice ne peut rien avaler. Nous revenons à l'auberge vers 18h et après avoir négocié une douche bien chaude nous allons manger au resto et prenons un taxi à 21h pour rejoindre le terminal à 15 min de là. Malheureusement la ville est bloquée par des manifestation et c'est in extremis que nous attrappons notre bus pour Puno à 22h grâce à notre super Taxi pilote qu'on aura pressionné comme un citron pour arriver à l'heure. Demain nous serons au bord du lac Titicaca.
Lucie