LE MAL DU PAYS


Viernes 24 de marzo :
Me revoilà après quelques semaines d'absence. Cela fait 3 semaines que j'ai commencé les cours à l'université et que je tente, tant bien que mal, disons-le, de m'adapter à la vie en Argentine. En effet, j'ai été frappée pendant mes premières semaines par un syndrome de nostalgie voire même de déprime, plus connu sous le nom de « mal du pays ». Il est vrai que la vie dans la pampa Argentina est bien différente de celle en France. Ajoutez à cela une bonne dose de problèmes administratifs, mélangez avec les démarches de visa impossibles et une petite pincée de solitude et vous voilà avec un gros chagrin.
Nous sommes donc quelques semaines après la rentrée, et je vais vous faire un petit résumé d'une journée type à l'université.
07h00, le réveil sonne. Je me lève et je prépare le petit-déjeuner. Ici, pas de Nutella, pas de bouilloire électrique, pas de grille-pain, pas de café ou presque pas. Je m'affaire donc à faire bouillir de l'eau pour mon thé (pas à la menthe non plus, faut pas réver) sur le gaz et griller mon pain à la plancha (si si je vous jure que c'est vrai). Les cours commencent à 8h30, à 8h un bus bondé qui doit dater de l'antéchrist, presque sans exagérer, vient nous prendre devant la casa. On paye 10 pesos (en liquide bien sûr, t'as intérêt à avoir la monnaie tous les jours, pratique) et on s'installe. Les trois quarts du temps le bus arrive avec 10 minutes de retard à l'université, ce qui n'a l'air de choquer personne, ni les élèves, ni les profs qui nous attendent un quart d'heure. L'université est en plein milieu des champs à 15km de la ville, et ressemble à un très vieux hangar avec un seul étage (pourtant, c'est la Nueva Universidad... hum, ici même quand c'est neuf c'est quand même un style de vieux). Pas d'amphi dans les classes, ni de tables d'ailleurs, juste des chaises en plastiques avec des mini tablettes en bois pour écrire. Au mur, un tableau à craie, pas de projecteur, pas de power point de cours et pas d'ordinateurs pour prendre son cours, juste le prof qui parle tout seul au tableau. Certains utilisent même une super technologie : les transparents qui se projettent sur le mur ! Ahahah. Pays en cours de développement donc. Nous devons aussi acheter les photocopies du contenu du cours après chaque cours et le cahier de Practicas avant chaque TD au centre de photocopie. Ni écolo ni éco tout court d'ailleurs. Chose marrante, pendant les cours, un certain nombre de maté circulent entre les mains (et les bouches, mais je préfère ne pas y penser..) de tout le monde, y compris le prof qui continu à parler tranquillement en sirotant son maté avant de le passer à un élève.. D'ailleurs ici, on appelle les prof par leur prénom et on les tutoie. On a même des groupes de conversation sur whatapp avec eux. On finit en général les cours à 11h30 pour aller manger à la « cantine ». Cantine qui n'en est pas une, puisqu'on achète en fait un repas dans une barquette en plastique sous papier film qui sont stockées dans des micro frigos, puis on fait la queue pour le micro-onde pour manger dans notre barquette avec des couverts en plastoc tambien. Trop bizarre. Sachant que tous les jours le menu et mas o menos le même : on a le choix entre riz/patate avec des boulettes de viande, ou spaghetti/ravioli aux épinards. Les cours reprennent à 13h et finissent soit à 15h soit à 16h. Mais le bus passe seulement à 16h, donc on fait la queue et on attend, premier arrivé premier servi. Quand le bus est archi plein à n'en plus pouvoir, tu n'as plus qu'à attendre celui de 17h. 10 pesos por favor. Ensuite, en rentrant à la maison on s'occupe comme on peut, et le week-end aussi. C'est-à-dire en étudiant, ou en dormant, car clairement Balcarce, bien que charmante, et une ville totalement déserte, et vu la fréquence et l'efficacité des transports , pas la peine de penser à aller où que ce soit.
Vous comprenez mieux mon mal du pays maintenant ? Heureusement , tout fini toujours par s'arranger avec un peu de patience !
Du coup, je vous ai fait un petit TOP 10 des trucs chiants en Argentine :